Peuple

Kanak

Les Kanak sont les descendants actuels des premières populations qui s’installèrent en Nouvelle-Calédonie vers 1600 avant J.C. en provenance des archipels de Mélanésie et, plus anciennement, d’Asie du sud-est. Leurs ancêtres se fragmentèrent en une trentaine de groupes linguistiques, tout en développant une civilisation commune fondée sur la culture des tubercules (ignames, taros). En outre des distinctions hiérarchiques complexes entre personnes et segments sociaux y ont nourri une forte propension à la guerre et à sa conjuration par les échanges. Percuté violemment par la colonisation française à partir de 1853, cet univers ancien ou du moins ses rescapés sont parvenus à maintenir leur spécificité linguistique et à recomposer leurs institutions politiques. Ils ont ainsi pu s’affirmer comme « peuple kanak » au tournant des années 1970. Depuis 1958, l’Etat français leur reconnait « un statut de droit particulier » qui les distingue de tous les migrants installés après eux. Par leur résistance, ils ont imposé deux traités de paix aux coloniaux et aux autorités (en 1998 et en 1998) dont le second prévoit un référendum d’autodétermination qui doit se tenir le 4 novembre 2018.

Août 2018
Alban Bensa
Anthropologue spécialiste de la Nouvelle-Calédonie

Crédits photographiques : Aziliz Kerouanton