ALGÉRIENNES, ALGÉRIENS
Cette édition a été choisie en mai 2018 et annoncée en août, et a été en partie conçue en amont des mouvements populaires d’opposition au régime en place qui perdurent en Algérie depuis le 22 février 2019. Il était trop tôt pour que les films projetés traitent de cette actualité récente, mais les débats s’en sont évidemment fait l’écho. Une exposition, #ALGERIE, a également présenté une sélection d’images des manifestations partagées sur les réseaux sociaux.
Bien sûr, on a retrouvé dans la programmation quelques incontournables sur la guerre d’Algérie : La Bataille d’Alger (1966) de Gillo Pontecorvo et le documentaire qui a été consacré à cette œuvre artistiquement et historiquement hors norme par Malek Bensmaïl en 2018, Avoir vingt ans dans les Aurès (1972) de René Vautier, ou encore le court métrage unique en son genre de Yann le Masson et Olga Poliakoff sur les dessins d’enfant en guerre : J’ai huit ans (1961).
Mais la guerre a aussi été abordée sous l’angle féminin par Fatima Sissani, avec le documentaire Résistantes – Tes cheveux démêlés cachent une guerre de 7 ans (2017).
Ce n’est pas la première fois que le festival, qui s’est créé sur la nécessité de donner la parole aux minorités, s’aventure en Algérie. Il y a 25 ans, une édition avait été consacrée à la question berbère, qui a, cette année, été abordée lors des débats et à travers des films en langues berbères.
Dans la programmation, on retrouve l’ensemble des films de Tariq Teguia, deux films de Hassen Ferhani, Les baies d’Alger et Dans ma tête un rond-point (depuis il a signé le très remarqué 143 rue du désert) mais aussi Fragments de rêve de Bahïa Bencheikh-El-Fegoun, un documentaire qui retrace les mouvements de contestation qui ont secoué le pays entre 2011 et 2014. Et l’ensemble des jeunes réalisatrices formées par Habiba Djahnine : Sonia At Qasi-kessi, Kamila Ould Larbi, Leïla Saadna, Kahina Zina, Saadia Gacem, Wiame Awres …
- Un film emblématique : Les baies d’Alger de Hassen Ferhani
http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/films/les-baies-dalger/
Côté Bretagne : des portraits intimes et sensibles
- Yann-Fañch Kemener, tremen en ur ganañ – Yann-Fañch Kemener, passer en chantant de Ronan Hirrien ou les dernières images de Yann-Fañch Kemener, artiste disparu en mars 2019, qui demeure l’une des plus grandes voix de Bretagne à ce jour. C’est un bonheur de l’entendre en breton revenir sur ses chemins !
- Louis dans la vie de Marion Gervais
Portrait sensible de Louis, 18 ans, qui se fraye une route dans sa toute jeune vie d’adulte. Comment conjuguer apprenti-peintre à Saint-Maclou et fou de liberté ?
Quelques livres :
- Nedjma de Kateb Yacine
- Le Fils du pauvre, La Terre et le sang et Les Chemins qui montent (1957) de Mouloud Feraoun
- Archéologie du chaos Amoureux et Body writing (publié en France sous le titre Alger, journal intense) de Mustapha Benfodil
- La morsure du coquelicot et Virgules en trombe de Sarah Haidar
Les éditions Barzakh : http://www.editions-barzakh.com/
un site internet :
- Archives Numériques du Cinéma Algérien, créé par Nabil Djedouani: